Certes, quand on observe la période de transformation par laquelle passe l’île Maurice en ce moment, on est en droit de se demander si investir dans la Bourse est vraiment une bonne idée.
Une croissance structurellement en déclin ?
Soyons réalistes. Les piliers économiques de l’Ile Maurice il y a 25 ans sont :
- en pleine crise de cash flow, comme le tourisme
- en reconversion, comme le sucre
- ou non-compétitifs à cause du coût de la main-d’oeuvre, comme le textile
Aujourd’hui, seuls les services financiers continuent de progresser, malgré la fin programmée des avantages liés aux traités de non-double imposition. Et l’avenir à court terme du secteur financier passe clairement par l’outsourcing (ou externalisation)
En conséquence, afin de maintenir un taux de croissance décent, le secteur privé et le Gouvernement ont la même vision d’améliorer le cadre de vie. En transformant les infrastructures de transport et en facilitant l’essor de villes intelligentes autrement appelées « smart cities ».
Le graphique ci-dessous montre la progression de l’indice SEMTRI de la Bourse de Maurice au cours des 5 dernières années, par rapport à l’indice US S&P500.
On observe que la performance du SEMTRI n’est que de 3% par an (soit trois fois moins que les 9% par an du S&P500). Contre près de 16% par an en moyenne depuis le début de la Bourse en 1989 jusqu’à ce jour. Autrement dit oui, investir dans la Bourse reste – globalement et sous d’autres latitudes – toujours une bonne idée.
Depuis 2014, les investisseurs ont considérablement réduit leurs investissements en actions cotées à Maurice. Avec par exemple près de Rs. 6 millliards de ventes nettes de 2018 à 2020.
Et l’explication se trouve en grande partie dans les changements structurels que nous venons d’évoquer.
Une situation uniquement locale ?
L’Ile Maurice est-elle seule à connaitre ce genre de transformation ou bien s’agit-il d’un phénomène mondial ?
La réponse est oui : TOUS les pays du monde sont aujourd’hui confrontés à des mutations structurelles majeures.
Il ne faut surtout pas sous-estimer la signification de l’élection de Donald Trump, ou les conséquences du Brexit. Ainsi que les manifestations en France des gilets jaunes ou celles des opposants à la loi chinoise à Hong Kong. Les populations voient partout leur pouvoir d’achat baisser. Car les salaires ne progressent pas, les impôts augmentent et l’immobilier (donc le logement) est de plus en plus cher.
L’agriculture, aux Etats-Unis ou au Brésil, est d’une intensité totalement opposée aux produits issus de la culture bio que les consommateurs voudraient acheter. Et les industries « historiques » s’effondrent les unes après les autres. Comme dans le cas du secteur automobile, confronté au changement de cap vers l’électrique.
Aujourd’hui, les hausses des profits des entreprises émanent seulement des gains de productivité issus des progrès technologiques. Sans lesquels en réalité la croissance mondiale serait quasi-nulle, Covid-19 mis à part.
Faut-il investir dans la Bourse de Maurice ?
Sir John Templeton, qui fut l’un des plus grands investisseurs du XXème siècle, recommandait d’investir en actions dans les périodes de « pessimisme maximal« .
Je crois que dans le cas de Maurice et par extension du continent africain, nous vivons une période d’extrême pessimisme. Propice donc, selon Sir Templeton, à l’investissement boursier.
A ce sujet, il convient en outre de prendre note de 5 points à mon sens très importants :
- La principale mutation que le monde est en train de connaitre est liée aux modes de consommation. Inclusion, vitesse de livraison et écologie sont les mots clés de cette mutation
- Les consommateurs des marchés émergents sont beaucoup plus nombreux que les Américains et les Européens. Ils vont donc influencer significativement les modes de consommation des prochaines décennies
- Sur les 10 principales valeurs technologiques aujourd’hui en termes de capitalisation boursière, seules deux, Samsung et Alibaba, ne sont pas originaires des Etats-Unis
- Le secteur privé mauricien a prouvé sa capacité à saisir les opportunités d’investissement. Ce n’est pas un hasard si la performance annualisée de la Bourse de Maurice depuis son origine est proche de 14% par an, suite à la débâcle de 2020 (-24% !)
- L’investissement en actions doit toujours être appréhendé sur le très long terme, idéalement plus de vingt ans. Car de longues périodes de stagnation voire de baisse peuvent se produire. Il faut essayer de construire son portefeuille, local et international, avec méthode. Et surtout beaucoup de patience.
Conclusion
En résumé donc, je crois fermement que oui, il faut continuer d’investir dans la Bourse de Maurice.
Mais il faut le faire avec calme et sérénité, ainsi qu’avec les bonnes méthodes de travail et les bons outils. C’est ce que nous faisons tous les jours chez iPRO, en professionnels aguerris des marchés financiers. Et c’est ce que nos clients attendent de nous.
N’hésitez pas à nous contacter pour que nous en parlions ensemble.
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